#1 ~ Les coulisses d’un premier roman

Invitation spéciale pour VIP !

Découvrez l’envers du décor… Suivez mes pas, je vous guide au travers de cette aventure que représente la naissance d’un roman en période de pandémie !

Que l'aventure commence ! J'affute ma plume...

Une fin de semaine, au début de l'aventure...

Automne 2019. 

Ça y est, je me lance ! Inscrite en couveuse d’entreprise, je décide de tester mon projet. D’une part, Scriberina, l’entreprise littéraire, et d’autre part, mes romans en auto-édition. 

Ce n’est pas la première fois que je tente mais… cette fois, je l’ai décidé, ce sera la bonne. J’investis temps et énergie dans ce projet, mon rêve. Je ne compte pas les heures, je suis les formations, je m’applique et… ça n’a pas l’air comme ça en photo, mais je suis enfin en total accord avec moi. 

Le premier jet de “Salsa Thérapie” est écrit, quelques chapitres des tomes suivants aussi. Toutefois je doute sur mon choix initial de focalisation. Ai-je bien fait d’opter pour une narration interne ? Suis-je en mesure de l’assumer dans l’hypothèse où l’on fait l’amalgame avec l’auteure que je suis ? Je n’ai pas encore la réponse. Mais je poursuis

Seul train disponible en automne 2019...

Bloquée dans les Hauts de France par les grèves SNCF, je ne peux pas travailler. Partie pour deux semaines (sans ordinateur), mon séjour durera finalement deux mois. 

Mais parce que rien n’arrive par hasard, peut-être ai-je juste besoin de lâcher un peu prise, prendre de la distance et réfléchir ? 

Je rentre en Janvier 2020, remontée à bloc, déterminée et reboostée par ce voyage dans ma région natale. Et pour relâcher la pression après mes longues journées de travail, chaque fois que possible, je vais danser.

Certains écrivains font du yoga, moi, je pratique la salsa.

Retour de soirée ~ Janv. 2020

Février 2020.

Mon temps se partage entre les ateliers que j’anime pour Scriberina, la création de mon site internet et bien entendu, le second jet de “Salsa Thérapie”. Cette fois, j’ai décidé de tenter une approche audacieuse, à savoir… dans un langage soutenu, narrateur omniscient. Quitte à donner quelques lettres de noblesse à la salsa, pourquoi ne pas l’immortaliser en littérature blanche ? Oui, mais… je ne suis pas convaincue. Mes lecteurs-cibles n’accrocheront pas. Et cette focalisation ne me convient pas. Vraiment pas. J’écris une dizaine de chapitres, puis je jette. 

Mars 2020.

J’ai besoin d’une pause et ça tombe bien, puisque j’ai réservé un week-end à Toulouse, pour un festival de danse. De quoi me ressourcer et me vider l’esprit !

À mon retour, je découvre avec stupeur sur le profil de mes amis Italiens que… leur pays est entièrement confiné. Euh… Moi qui suis l’actualité de loin… je devrais peut-être m’y pencher. Le coro-machin, ce n’était pas juste une grippe ? Oops ! A priori, non…

Je vous parle d'un temps... celui d'avant !

Plume et inspiration confinées

Le confin', une aventure ?

17 Mars 2020. Le verdict est tombé, nous sommes confinés. 

En soi, pour moi, ça ne change pas grand chose. Je travaille déjà de chez moi, je vis loin de mes amis et de ma famille donc je suis habituée à leur parler au téléphone. Je suis à l’écoute de mes besoins, je sais faire des pauses, je pratique déjà plusieurs activités, la lecture fait partie de mon quotidien… Bref ! Beaucoup de gens découvrent l’art de ne rien faire ou de faire différemment. Moi, c’est déjà ma vie. En revanche, puisque je suis du genre à m’adapter rapidement, je me dis que c’est peut-être une opportunité de proposer mes prestations en ligne. Et de travailler sur le troisième jet de “Salsa Thérapie”.

Oui, au début, je suis plutôt positive. J’estime que le confinement durera un mois ou deux et que nous retrouverons notre liberté. Mais… c’était sans compter sur les contrôles, attestations, messages angoissants dans les haut-parleurs de mon village. Et puis je suis isolée, sans voiture, faire les courses devient une véritable odyssée

L’inspiration commence à s’effriter. Je tente de rédiger le troisième jet de “Salsa Thérapie”, cette fois en roman initiatique et narrateur externe. Ma protagoniste principale perd de son peps. Elle me tape sur les nerfs. Je la suicide au troisième chapitre.

Ma légendaire imagination semble confinée au même titre que mon corps. Peu importe le nombre de supplications et attestations virtuelles. Sa réponse demeure la même : je ne peux pas écrire si je suis privée de liberté. Pourquoi ? Parce que je ne peux pas suivre mes rituels. Je me nourris d’échanges et interactions sociales. Je trouve la paix dans de longues balades en nature. Je rédige des brouillons en terrasse de café. Et quand j’ai besoin de couper, je danse. Tout cela est impossible. Je suis frustrée. Je suis vidée. À l’instar des rayons de pâtes, je suis dépouillée de mon inspiration.

Les rayons de mon inspiration, vidés et dépouillés
Mon arbre, mon compagnon de confin'

Je tiens mon journal de confinement. Ainsi je ne crée pas, mais j’écris malgré tout. Et je m’interroge. D’autres écrivains, d’autres artistes sont-ils confrontés à ce même blocage ?

Alors… j’ai un peu menti : des idées, j’en ai plein. Le souci, c’est comment les mettre en scène. Les médias sont tellement alarmistes… Et si ce confinement ne finissait pas avant longtemps ? Dois-je feindre que le confinement n’existe pas pour mes personnages ? Si nous retrouvons notre liberté dans quelques semaines, personne ne voudra lire une histoire de confinement. En revanche si ça dure… lire une histoire qui se déroule à une période de liberté risque de frustrer. J’en sais quelque chose ! Tout ce que je parviens à lire, c’est de la fantasy pour m’évader. Et la seule idée d’évoquer la salsa dans un récit me plonge dans une amère tristesse. Celle d’être privée de l’une de mes passions qui, en dehors du roman sur lequel je travaille, nourrit ordinairement mon inspiration et mon style. 

Mon arbre, au déconfin'

Alors à défaut de créer, je suis le mouvement. Soirées virtuelles, visio-bavardages et apéros-mix par des DJ… Si je ferme les yeux et que je laisse mon esprit vagabonder loin, très loin, je peux faire semblant que tout cela n’est pas réel. Je peux feindre d’être en soirée quelque part. Et danser. Dans ma tête. Alors peut-être… retrouverai-je le plaisir qui me manque tant ? Et la flamme de raconter des histoires. 

Confinée mais avec un brin de folie !
Les apéros-mix : mon phare dans la nuit !
Pertuis ~ Printemps 2020

Régulièrement, je m’imagine vivre un scénario de fin du monde. Surtout quand je sors en balade. Je vendrais mon âme juste pour voir une personne, une connaissance avec qui échanger de loin. Même un simple “salut, ça va ?” me suffirait. 

Je me fais l’effet d’une Robinson Crusoë, parlant à voix haute, juste pour vérifier le son de ma voix. Je me moque de moi-même, conversant avec mon arbre. Un de mes amis me dit… “Pas de souci, Audrey, inquiète-toi simplement s’il te répond !” Ouf ! Il ne parle pas. Je suis sauvée… 

Il n’empêche… que je me suis trompée. La vie confinée, ce n’est pas une aventure excitante. Et ça ne ressemble pas à ma vie ordinaire. Pas du tout ! J’ai besoin de vie, de plaisirs, de défis, d’échanges et d’action ! Les routines bien huilées et pantouflardes, ça m’angoisse !

Avant de découvrir que je pouvais retranscrire mes histoires avec des mots, je me plaisais à les vivre dans de douces rêveries. Raison pour laquelle, enfant, on disait de moi que j’avais la tête dans la lune. En psychologie, on appelle “rêverie dissociative” le fait de quitter la réalité pour se réfugier dans une “réalité alternative” tout en ayant conscience du monde extérieur. J’ai décidé de quitter ce monde de coro-machin. Et puisque les mots me faisaient défaut… j’ai opté pour un refuge dans la danse, en relevant des défis et prenant des cours en ligne.

Un peu rouillée, sans miroir et des leçons virtuelles d’un niveau bien supérieur au mien, mais… j’ai retrouvé la notion de plaisir. Je me suis reconnectée à mon corps, oubliant absolument tout de l’actualité. La danse est un langage comme un autre. Je ne le maîtrise pas aussi bien que les mots mais… cette expérience m’a convaincue de la nécessité d’écrire “Salsa Thérapie”.

Libérée, délivrée, déconfinée...

Mai 2020. Je retrouve le plaisir d’écrire en terrasse sous le soleil Aixois. Je tente un quatrième jet de “Salsa Thérapie”. Cette fois, je voudrais le condenser en un seul tome, avec un narrateur omniscient. Je retravaille la structure, le schéma narratif, je supprime des chapitres, j’en ajoute. Je modifie l’intrigue. En soi, c’est correct. Sauf que je suis exigeante : correct n’est pas suffisant. Après quinze chapitres, j’abandonne. Cette version ne me convient pas : elle me semble trop superficielle. 

Juin 2020. Je rentre me ressourcer dans ma région natale et retrouve famille et amis. Des retrouvailles tant attendues, dans une atmosphère étrange de bals masqués, mais… je me sens de nouveau libre. Un peu de relaxation et la magie opère : l’inspiration revient accompagnée de l’intuition.

En pleine création de "Salsa Thérapie"
Les pâtisseries, mon carburant d'inspiration

Juillet 2020. Je relis le premier jet, le plus convaincant. Le meilleur. Je retravaille le schéma actantiel, puisque je décide de conserver la dimension initiatique, ainsi que le schéma narratif afin d’ajuster la trame et le chapitrage. J’assume le narrateur interne, seul capable de retranscrire les émotions de la protagoniste principale avec justesse. J’opte définitivement pour un langage courant… et j’écris ! Enfin ! Les mots coulent !

Le cinquième jet naît en trois semaines. L’ironie de la situation ? Je ne sors presque pas de chez moi. La différence avec le confin’ ? C’est un choix !

Je m’accorde quand même quelques pauses pour des balades… Ce serait trop cruel de ne pas profiter de la Provence et du Luberon en été. Et puis j’ai repris mes ateliers pour Scriberina.

Balade dans un champ de lavande

Août 2020. Dans l’attente des retours de mes bêtas-lecteurs, je profite de quelques jours de vacances… mais très vite, j’effectue des corrections.

Une tournure de phrase par ici, un mot plus juste par là. Un paragraphe à supprimer, une coquille qui s’est glissée, quelques fautes de grammaire, et bien entendu les vérifications orthographiques… 

Je suis enfin prête pour la mise en page qui me prend une bonne semaine. Puis la création de la couverture, une autre semaine. Et enfin… je me lance !

Ce moment de victoire personnelle...

Commence alors la longue attente… celle du premier exemplaire ! Il s’agit du roman test, le moment de vérité qui permet de vérifier le rendu final avant de pouvoir en parler…

Or je ne suis pas patiente… Pas du tout !

Pour passer le temps, j’exerce ma créativité autrement…

Enfin... je tiens mon livre entre les mains...

Après vérification et relecture, je repère quelques coquilles qui me provoquent une insomnie. Hors de question de les laisser se promener dans mon roman ! Même si cela suppose de payer de nouveau pour des modifications minimes. 

Enfin rassurée, je lance la première vraie commande…

L'aventure ne fait que commencer...

Et ce n’est pas une vilaine pandémie qui pourra m’arrêter !

La publication a un commentaire

  1. Guy

    Très chouette de suivre tes tribulations 😉
    Tiens, toi aussi, ça t’énerve, la méditation ? :p

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