Quel métier voudrais-tu exercer plus tard ?

La première fois qu’on m’a posé cette question, j’avais cinq ans et j’ai répondu chanteuse d’opéra. Par la suite, mes fantasmes professionnels se sont diversifiés et m’ont amenée à vouloir devenir hôtesse de l’air pour voyager, détective privé parce que j’adore résoudre les énigmes, journaliste internationale pour dénoncer les injustices dans le monde, musicienne parce que les mélodies me dictent des mots, comédienne pour changer de masque et de personnalité en fonction de mes envies et humeurs, et même psychanalyste pour comprendre l’âme humaine… Mais surtout, plus que tout, écrivaine. Parce que c’est le seul métier où je peux être tout cela et bien plus encore au travers de mes personnages.

Petite fille rêveuse, tête en l’air, là-haut sur la lune ou perdue dans mes rêveries, on a toujours dit de moi que j’étais pleine d’imagination. Enfant, j’adorais m’inventer des histoires et vivre des aventures avec mes amis imaginaires. Une activité tellement plus intense que la réalité ennuyeuse…

Avec le temps, mes amis imaginaires se sont fait la malle mais… désormais, ils vivent au travers des histoires que j’écris. Ils sont devenus mes personnages. Ainsi je leur donne vie, consistance… et ils ne sont plus invisibles !

C’est à l’école que je découvris le plaisir d’écrire, quand venait l’heure des rédactions. Jusque-là, les histoires que j’inventais restaient en moi. J’ai découvert le plaisir de les transcrire par des mots, sur des pages… 

Une lectrice gourmande

Dans ma famille, tout le monde lisait. Quand j’étais petite fille, j’observais les adultes tenir un livre et il me semblait que c’était cela, “être grande” : savoir lire. Parfois, en cachette, j’empruntais un livre et faisais semblant. J’avais hâte de pouvoir percer les mystères de cet objet insolite.

Ainsi, d’une certaine façon, on pourrait presque dire que je lisais avant même de savoir lire. Toutefois, lorsque j’ai enfin pu déchiffrer les lettres et m’immerger dans des histoires… c’est à ce moment précis que j’ai compris la magie de la lecture. Et je suis devenue une dévoreuse, “sauveuse” et collectionneuse de livres.

“Sauveuse” de livres ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Et bien c’est simple. Certaines personnes s’attendrissent devant des chatons abandonnés (je vous rassure, moi aussi), pour ma part, je ne peux résister à la tentation de recueillir chez moi les livres délaissés. Dans les brocantes, au grand désespoir de mon frère qui m’aidait à les porter, je récupérais parfois des cartons entiers, sans même savoir ce qu’ils contenaient.

C’est très simple. J’ai vécu en studio, appartement, maison. Dans les Hauts de France, à Saint-Étienne, Aix-en-Provence, Pertuis, Milan… Partout où je vais, mes livres me suivent. Je n’ai pas la télévision chez moi, par choix, en revanche… je ne peux pas imaginer vivre dans un lieu dépouillé de lectures potentielles

Selon moi (et tout un tas d’auteurs bien plus réputés que moi), un bon écrivain ne peut être qu’un dévoreur d’histoires. J’aime raconter les miennes, j’aime tout autant découvrir celles des autres.

L'aventure de l'auto-édition

Il fut un temps pas si lointain où l’on considérait l’auto-édition avec mépris. Bon, avouons-le, c’est encore le cas. Mais moins qu’avant. Sans doute parce qu’elle a fait émerger de belles plumes, aujourd’hui en maisons d’édition.

Pour ma part, c’est un choix. Je n’ai pas présenté mes manuscrits aux maisons d’édition. Attention ! Je ne suis pas de celles et ceux, cyniques, qui portent un regard négatif sur le milieu éditorial. Non. J’ai un énorme respect pour les éditeurs. C’est juste… que j’avais envie de vivre cette aventure. Et je dois avouer que découvrant les coulisses des risques financiers, de la commercialisation, communication, promotion… J’éprouve un respect plus grand encore pour celles et ceux dont c’est le métier de décider qui sera ou non publié et à quel tirage.

J’écris depuis l’adolescence. J’aime les défis. Et j’ai parfaitement conscience de la difficulté de trouver la voie qui mène au coeur des Lecteurs. Mais… il était temps que je saute le pas et que je partage mes histoires

Ainsi, en 2020, malgré la pandémie et les restrictions, j’ai fait le pari de publier mon premier roman, Salsa Thérapie. D’autres suivront, assurément ! Parce qu’écrire, inventer, créer… c’est le piment de ma vie.